Les populations aborigènes, il y a quelques générations, vivaient en autarcie, en harmonie parfaite avec la nature. Leur espérance de vie enregistrait des records qui selon leurs récits pouvait atteindre deux cents ans !

Ils étaient les gardiens de la médecine ayurvédique, cueillant, cultivant, les plantes médicinales pour les médecins et les chirurgiens ayurvédiques, ayant hérité d'une immense pharmacopée phytothérapeutique, lithologique et alicamentaire.

Ils sont aujourd’hui encore protecteurs et régulateurs de la biodiversité des jungles, savanes et forêts qu'ils parcourent en les défrichant, en fertilisant les terrains par la pratique des micro-brûlis et en favorisant le réensemencement des herbes alimentaires et médicinales.

Gardiens d'une tradition d'agriculture semi-sauvage précieuse pour la sécurité alimentaire

Les Ādivāsī-s suivent une tradition d’agriculture semi-sauvage unique qui représente le seul moyen pour toutes les semences d'être génétiquement renforcées et ainsi de fournir une quantité maximale et optimale de nutriments.

L'agriculture aborigène et ses pratiques dérivées sont seules capables de palier aux problèmes actuels de mutations génétiques des variétés cultivées et de leur corolaire d'appauvrissement nutritionnel, de diminution de la résistance des végétaux aux insectes et aux micro-organismes ...

Une des manifestations les plus connues de ce problème sont les problématiques d'intolérance et d'allergies alimentaires croissantes. Une grande partie de la population mondiale souffre aussi d'une carence en micronutriments (vitamines et minéraux). Celle-ci est souvent appelée « faim cachée » car n'y a pas forcément de signe visible. Ce problème affecte deux milliards de personnes à travers le monde (source : FAO 2014). ⁽¹⁾

Grâce à la sélection naturelle de l'agriculture semi-sauvage pratiquée par les aborigènes, l'indice de densité nutritionnelle des semences et leurs potentiels thérapeutiques se renforcent dans le temps (au lieu de décroître comme à l'heure actuelle dans l'agriculture conventionnelle et même biologique).

Leur savoir-faire en termes de sécurité alimentaire est reconnu par le Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale qui a approuvé, en 2017, des recommandations de politique générale sur la Gestion durable des forêts au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Leur deuxième recommandation est de : « Reconnaître et respecter les pratiques traditionnelles appropriées et le caractère essentiel de la contribution et des peuples autochtones, et des communautés locales et des petits exploitants agricoles à la gestion durable et intégrée des terres, des forêts et des arbres en accord avec les objectifs en matière de sécurité alimentaire et de nutrition ».

L’habitat traditionnel des aborigènes en Inde est extrêmement riche d’enseignements

Les chercheurs anciens de la médecine ayurvédique tout comme ceux de la science moderne attestent du pouvoir thérapeutique de leur maison (sans perturbateurs hormonaux). Elle constitue une technique nommée kuti-praveshika, utilisée dans la médecine āyurvédique, qui permet de régénérer de façon spectaculaire les fonctions physiologiques du corps et de l'esprit ainsi que de traiter des pathologies graves. Aujourd’hui cette technique n’est plus pratiquée de façon authentique et est menacée de disparaître.

(1) vidéo de la FAO et de l’OMS sur la faim cachée : https://youtu.be/T1d6-9a2sxQ