Les aborigènes de l’Inde ou Ādivāsī-s (littéralement "premiers habitants"), il y a quelques générations, vivaient en autarcie, en harmonie parfaite avec la nature. Jusqu'à très récemment, la majorité d'entre eux vivaient comme des millions de générations de leurs ancêtres.
Il existe en Inde une multitude de traditions aborigènes qui ont beaucoup de traits communs au sein des tribus de toutes les régions, mais aussi avec des tribus d’autres continents.
Les aborigènes sont les plus proches témoins de nos ancêtres et des racines de l’histoire de l’humanité.
Dans le modèle traditionnel, les aborigènes vivent de cultures et de récoltes sauvages. Aujourd’hui, chassés de leurs forêts ou attirés par la société moderne, ils sont amenés à quitter leur village pour aller travailler dans les villes ou les zones industrielles...
L’exemplarité de ces peuples est si vaste qu’elle est quantitativement et qualitativement difficile à décrire. Les aborigènes de l’Inde avec lesquels a travaillé l’association Pranayu, ne savent parfois pas lire ni écrire mais sont des êtres d’une finesse intellectuelle et émotionnelle incomparable et confondante. Ils sont caractérisés par leur non-violence ou bénévolence qui s’appliquent dans leurs interactions avec la nature, avec les autres et à l’échelle de leur société tribale.
Comme le constate avec étonnement un nombre croissant de scientifiques, les aborigènes sont notamment des exemples de santé et de longévité avec une espérance de vie dépassant et même multipliant la centaine d'années, selon de nombreux témoignages.
Il a été aussi tout à fait poignant de constater que depuis l'arrivée du virus corona en Inde les aborigènes encore a minima ancrés dans leurs traditions, ne sont jusqu'à aujourd' hui-même absolument pas atteint par le virus, même pour ceux qui travaillent dans les grandes villes. Cette exemplarité immunitaire et tant d’autres de leurs qualités illustrent et signent la puissance de ces témoins de l’humanité et la solidité des lois de la nature.
Selon une équation instinctive, il semble logique de comprendre que celui qui connaît et respecte les lois de la nature, en connaissant ses racines voit son potentiel vital s’exprimer pleinement.
Cette loi naturelle est d’autant plus une évidence que l’on vit en contiguïté avec la nature et inversement.
Dans le monde scientifique récent, cette équation qui relie l’interdépendance de la vie est l’organisation mondiale de la santé dans son rapport concomitant entre la santé, le respect de la biodiversité et la santé humaine.
(World Health Organization & Secretariat of the Convention on Biological Diversity. Connecting Global Priorities: Biodiversity and Human Health, a State of Knowledge Review. 2015. WHO Library Cataloguing-in-Publication Data. World Health Organization and Secretariat of the Convention on Biological Diversity. 2015. ISBN 978 92 4 150853 7. (NLM classification: WD 600). https://www.cbd.int/health/stateofknowledge/default.shtml & https://www.cbd.int/health/SOK-biodiversity-en.pdf
Cf. aussi special UN website: https://www.unbiodiversityandhealth.com/
Ainsi que cf. General UN website on sustainable development goals knowledge platform:
https://sustainabledevelopment.un.org/index.php?page=view&type=400&nr=1785&menu=35
Dans divers autres horizons temporels et spatiaux, de nombreux auteurs illustrent cette loi de la vie...
Umasvati au second siècle de l’ère commune, écrivait déjà dans un aphorisme célèbre :
Toutes les formes de vie sont interdépendantes, c'est à dire le respect de la vie entraîne l’augmentation de la force de vie.
(« Paraspara-upagraho jīvānām » All Life forms are interdependent, the respect of Life enhances Life. Tattvārtha-sūtra (5.21))
Plus récemment le père Jérôme (moine Cistercien) écrivait :
Toute graine qui connaît son espèce doit repérer le terrain dans lequel elle pourra se développer, car il existe un rapport entre le terrain et la sève.
Dans un de plus anciens traités médicaux d'environ cinq siècles avant l’ère commune, Agnivesha disait aussi :
La non-violence (ou bénévolence) est le facteur ultime qui augmente la force vitale.
(ahiṃsā prāṇinām prāṇa-vardhanānām-utkruṣṭamam ; Charakasaṃhitā (sūtrasthana XXX. 15, for jintendriya śārīrasthana. II. 44))
Contemporain du précédent, l’auteur de l’un des plus importants textes de yoga, Pantenjali expose de manière implicite à quel point la connaissance, qui permet d’échapper à toutes les formes de souffrance, est définie par 4 facteurs que sont:
- premièrement la compréhension et l’appréhension de ce qui est durable,
- deuxièmement de ce qui est pur,
- troisièmement de ce qui procure le bonheur holistique et durable et enfin
- quatrièmement de ce qui est en accord avec notre essence profonde.
(nitya-suci-sukha-atmā Cf. Yogasûtra (II.5))
Il peut même être entendu du serment de Hypocrate, circa 275 CE que soigner est sine qua non « ne pas nuire »...