Introduction
Il est avéré par les sciences de pointe les plus modernes aussi bien que par les plus anciennes, que l’origine des émotions et tous les troubles du système nerveux et hormonal proviennent du déséquilibre du système digestif et plus particulièrement de ses habitants, le microbiome (les 100 trillions de microorganismes qui nous habitent et constituent 99,9% de nos gènes).
Le plus souvent, ces déséquilibres du microbiome digestif sont non-connus ou non-reconnus (asymptomatologiques et non-diagnostiqués) du patient lui-même et de ses médecins. Ainsi non-identifier les défaillances du microbiome ne s’expriment que par des troubles psychiques, nerveux, mentaux ou cérébraux plus ou moins discrets et variables. Ils peuvent être manifestés par émotions, manque de contrôle de soi, brouillard cérébral (‘brain-fog’, ‘clouding of consciousness’, ‘mental-fog’, ‘mind-blindness’), tristesse, inconstance de la mémoire, concentration défaillante, énergie psychique & volonté altérées, pouvant dégénérer jusqu’à des pathologies neurologiques…
Ainsi la clarté et positivité mentales et toutes les facultés psycho-cognitives peuvent donc être traitées et prévenues par des modifications alimentaires personnalisées et adaptées dans le temps qui éventuellement seront accompagnées de prise de plantes…
1. Le contrôle microbiome-cerveau
La flore intestinale est à l’origine de nombreuses sécrétions neuro-actives tel que l'acétylcholine, les catécholamines, l'acide γ-aminobutyrique, l'histamine, la mélatonine et la sérotonine’.5*
Quelques exemples de neurotransmetteurs (correspondants à quelques importantes émotions & fonctions cérébrales) et les espèces de bactéries intestinales responsable de leurs secrétions.
Bactéries intestinales |
Neurotransmetteurs correspondants à quelques importantes émotions & fonctions cérébrales |
Lactobacillus |
Acetylcholine Gamma-amino butyrate (GABA) |
Bifidobacterium |
Gamma-amino butyrate (GABA) |
Escherichia |
Sérotonine Dopamine |
Streptococcus Enterococcus |
Sérotonine |
Bacillus |
Norépinéphrine |
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2. Le contrôle viscères-cerveau
L’axe intestin-cerveau est un système de communication bi-directionnel empruntant des voies neuro-humorales (nerfs et humeurs). Les modalités de communication utilisent donc des voies neurales, endocriniennes, immunitaires et métaboliques (parfois décrit sous son aspect unidirectionnel par les désignations intestin-cerveau ou cerveau-intestin).
La plus grande évidence du lien d’influence unidirectionnel intestin-cerveau est accepté unanimement dans l’indéniable constance de comorbidité entre
- les symptômes psychiatriques liés au stress tel que l’anxiété
et
- les désordres gastro-intestinaux silencieux ou à bas bruit.3*.
Les nerfs sensitifs des organes digestifs très souvent ne permettent pas aux patients de connaitre leurs états réels et ainsi de prendre la mesure de la gravité.
Ainsi, dans la grande majorité des cas, des états pathologiques parfois avancés sont seuls révélés par :
- les examens cliniques (palpation de l’abdomen ou anamnèse révélant des troubles fonctionnels non identifiés par les patients…)
aux stades des plus précoces
- les examens paracliniques (histologique, radiologique…)
seulement aux stades plus avancés.
Ce lien est la résultante de l’’alerte’ des parties inconscientes du cerveau par la ‘peine’ du tube digestif pouvant être non-ressenti par le patient, déterminant une influence de ces messages de souffrance gastro-intestinale en une souffrance psychique plus ou moins exprimée.
Ainsi les nombreuses découvertes sur l’axe intestin-cerveau réoriente les recherches thérapeutiques des traitements des troubles psychologiques dans la nutrithérapie (ou les traitements pharmaceutiques selon les sensibilités).*4
Histoire
La médecine Āyurvedique depuis des temps très anciens corrélaient les aliments selon leur effet sur la pensée humaine. De même la médecine moderne depuis le XIXème siècle redécouvre et redéfinit ces liens déterminant entre l’intestin et la pensé. A cette époque ces liens étaient décrits en revanche parmi les auteurs William Beaumont (1785-1853), Charles Darwin (1809-1882), Claude Bernard (1813-1878), Carl Lange (1834-1900), William James (1842-1910) et Ivan Pavlov (1849-1936), par exemple dans les dyspepsies et neurasthénie gastrique, de l’entérotome traumatique 1*2*.
Bibliographie
*1 Manon Mathias and Alison M. Moore (eds), Gut Feeling and Digestive Health in Nineteenth-Century Literature, History and Culture. New York: Palgrave, 2018. (ISBN 9780230303454) *2 Alison M. Moore, Manon Mathias et Jørgen Valeur, Écologie microbienne de la santé et des maladies, volume 30 (1), numéro spécial sur l'axe axe intestin-cerveau en histoire et culture, 2019 *3 Reber, S. O. Stress and animal models of inflammatory bowel disease — an update on the role of the hypothalamo–pituitary–adrenal axis. Psychoneuroendocrinology 37, 1–19 (2012). *4 Mayer, E. A. Gut feelings: the emerging biology of gut–brain communication. Nature Rev. Neurosci. 12, 453–466 (2011). A comprehensive recent review of the underlying neurobiology and bidirectional nature of the gut-brain axis *5 Petra et et al, « Gut-Microbiota-Brain Axis and Its Effect on Neuropsychiatric Disorders With Suspected Immune Dysregulation », Clin. Ther., vol. 37, no 5, mai 2015, p. 984–95 (PMID 26046241, PMCID 4458706, DOI 10.1016/j.clinthera.2015.04.002) *6 Cryan JF, Dinan TG: Mind-altering microorganisms: the impact of the gut microbiota on brain and behaviour. Nat Rev Neurosci 2012;13:701–712. |